Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/247

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tant que dure la vie, et lorsqu’il faut mourir,
les foiblesses qu’en l’homme imprime la naissance :
il donnera la main à ton infirmité ;
et la profusion de sa reconnoissance
saura réparer l’impuissance
de ce tout qui t’aura quitté.

Mais je te le redis, il est amant jaloux,
il est ambitieux, et s’éloigne de nous
sitôt que notre cœur pour un autre soupire ;
et si comme en son trône il n’est seul dans ce cœur,
un orgueil adorable à ses bontés inspire
le dédain d’un honteux empire
que partage un autre vainqueur.

Si de la créature entièrement purgé,
tu lui savois offrir le tien tout dégagé,
il y prendroit soudain la place qu’il veut prendre :
tu lui dois tous tes vœux ; et ce qu’un lâche emploi
sur de plus bas objets en fera se répandre,
quoi que tu veuilles en attendre,
c’est autant de perdu pour toi.

Ne mets point ton espoir sur un frêle roseau