Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/291

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l’affliction s’obstine à suivre qui l’évite,
et lui porte partout des coups plus rigoureux.

Range à ce que tu dois ton âme en patience,
je veux dire à souffrir de moment en moment,
et tes maux recevront un prompt soulagement
de la solide paix qu’aura ta conscience.
Fusses-tu tout parfait, fusses-tu de ces lieux
ravi, comme Saint Paul, au troisième des cieux,
tu ne te verrois point affranchi de traverses,
puisqu’enfin ce fut là que le verbe incarné
lui fit voir les travaux et les peines diverses
qu’à souffrir pour son nom il l’avoit destiné.

Tu n’as point à prétendre ici d’autres délices
qu’une longue souffrance, ou de corps ou d’esprit,
du moins si ton dessein est d’aimer Jésus-Christ,
si tu veux jusqu’au bout lui rendre tes services ;
et plût à sa bonté que par un heureux choix
un violent desir de supporter sa croix
te fît digne pour lui de souffrir quelque chose !
Que de gloire à ton cœur ainsi mortifié !
Que d’allégresse aux saints dont tu serois la cause !
Que ton prochain par là seroit édifié !