Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/299

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Je n’ai point ces frayeurs alors que je te prie ;
je te fais d’autres vœux que ces fils d’Israël,
et plein de confiance, humblement je m’écrie
avec ton Samuel :

" Quoique tu sois le seul qu’ici-bas je redoute,
c’est toi seul qu’ici-bas je souhaite d’ouïr :
parle donc, ô mon Dieu ! Ton serviteur écoute,
et te veut obéir. "

Je ne veux ni Moïse à m’enseigner tes voies,
ni quelque autre prophète à m’expliquer tes lois ;
c’est toi qui les instruis, c’est toi qui les envoies,
dont je cherche la voix.

Comme c’est de toi seul qu’ils ont tous ces lumières
dont la grâce par eux éclaire notre foi,
tu peux bien sans eux tous me les donner entières,
mais eux tous rien sans toi.

Ils peuvent répéter le son de tes paroles,
mais il n’est pas en eux d’en conférer l’esprit,
et leurs discours sans toi passent pour si frivoles,
que souvent on s’en rit.