et que pour ne plus chanceler
tu prêtes des forces aux miennes.
Redouble tes faveurs divines,
visite mon cœur plus souvent,
et pour le rendre plus fervent
instruis-le dans tes disciplines.
Affranchis-le de tous ses vices,
déracine ses passions,
efface les impressions
qu’y forment les molles délices.
Qu’ainsi purgé par ta présence,
à tes pieds je le puisse offrir,
net pour t’aimer, fort pour souffrir,
stable pour la persévérance.
Connois-tu bien l’amour, toi qui parles d’aimer ?
L’amour est un trésor qu’on ne peut estimer :
il n’est rien de plus grand, rien de plus admirable ;
il est seul à soi-même ici-bas comparable ;
il sait rendre légers les plus pesants fardeaux ;
les jours les plus obscurs, il sait les rendre beaux,
et l’inégalité des rencontres fatales
ne trouve point en lui des forces inégales.
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