Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/331

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" Va, malheureux esprit, va, va, lui dois-tu dire,
dans les feux immortels de ton funeste empire,
vas-y rougir de honte, et brûler de courroux
de perdre ainsi tes coups.

" Tu les perds contre moi, lorsque tu te figures
que tu vas m’accabler sous ce monceau d’ordures :
de quelques faux appas que tu m’oses flatter,
je sais les rejeter.

" Va donc, encore un coup, va, séducteur infâme :
n’espère aucune part désormais en mon âme ;
Jésus-Christ est ma force, et marche à mes côtés,
contre tes saletés.

" Tel qu’un puissant guerrier armé pour ma défense,
il dompte qui m’attaque, il abat qui m’offense,
et réduira l’effet de ton illusion
à ta confusion.

" Je choisirai plutôt les plus cruels supplices,
j’accepterai la mort, j’en ferai mes délices,
avant que tes efforts m’arrachent un moment
de vrai consentement.