Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/332

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" De tes suggestions réprime l’impudence ;
pour épargner ta honte, impose-toi silence ;
aussi bien tes discours deviennent superflus :
je ne t’écoute plus.

" Tu m’as jusqu’à présent donné beaucoup de peine ;
tu m’as bien fait trembler et bien mis à la gêne ;
mais le Seigneur m’éclaire et se fait mon appui :
qu’ai-je à craindre avec lui ?

" Que tes noirs escadrons en bataille rangée
combattent les desirs de mon âme assiégée,
je verrai leurs fureurs fondre toutes sur moi
sans en prendre d’effroi.

" Contre ces escadrons mon Dieu me sert d’escorte ;
contre tant de fureurs il me prête main-forte ;
il est mon espérance et mon libérateur :
fuis, lâche séducteur. "

Ainsi tu dois, mon fils, t’apprêter au combat ;
ainsi tu dois combattre en courageux soldat,
et dissiper ainsi les forces qu’il amasse.
S’il t’arrive de choir par ta fragilité,
relève-toi plus fort que tu n’avois été ;
et lorsque ta vigueur se lasse,