Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/409

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et répandant partout leur noire impression,
n’y versent qu’amertume et désolation.

Ineffable splendeur de la gloire éternelle,
consolateur de l’âme en sa prison mortelle,
en ce pèlerinage où le céleste amour
lui montrant son pays la presse du retour,
si ma bouche est muette, écoute mon silence,
écoute dans mon cœur une voix qui s’élance.
Là, d’un ton que jamais nul que toi n’entendit,
cette voix sans parler te dit et te redit :

" Combien dois-je encore attendre ?
Jusques à quand tardes-tu,
ô Dieu tout bon, à descendre
dans mon courage abattu ?

" Mon besoin t’en sollicite,
toi qui, de tous biens auteur,
peux d’une seule visite
enrichir ton serviteur.

" Viens donc, Seigneur, et déploie
tous tes trésors à mes yeux ;
remplis-moi de cette joie
que tu fais régner aux cieux.

" De l’angoisse qui m’accable