Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/415

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et pour peu que de toi je puisse recevoir,
s’il faut que dignement ma foiblesse t’en loue,
ma foiblesse jamais n’en aura le pouvoir.

Non, il n’est point en moi de pouvoir bien répondre
au moindre écoulement de tes sacrés trésors ;
et quand pour t’en bénir je fais tous mes efforts,
les efforts que je fais ne font que me confondre.
Quand je porte les yeux jusqu’à ta majesté,
quand j’ose en contempler l’auguste immensité,
et mesurer l’excès de ta magnificence,
soudain, tout ébloui de ses vives splendeurs,
je sens dans mon esprit d’autant plus d’impuissance,
qu’il a vu de plus près tes célestes grandeurs.

Nos âmes et nos corps de ta main libérale
tiennent toute leur force et tous leurs ornements ;
ils ne doivent qu’à toi ces embellissements
que le dedans recèle, ou le dehors étale :
tout ce que la nature ose faire de dons,
tout ce qu’au-dessus d’elle ici nous possédons,
sont des épanchements de ta pleine richesse ;
toi seul nous as fait naître, et toi seul nous maintiens ;
et tes bienfaits partout nous font voir ta largesse,
qui nous prodigue ainsi toute sorte de biens.