Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/459

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ne me permettra point cette liberté sainte
qui jusqu’à toi nous fait voler.

Ton David à ce vol ne vouloit point d’obstacle,
et te demandoit ce miracle,
lorsque dans ses ennuis il tenoit ce propos :
" Qui pourra me donner des ailes de colombe,
et du milieu des maux sous qui mon cœur succombe
je volerai jusqu’au repos ? "

Cet oiseau du vrai calme est le portrait visible ;
on ne voit rien de si paisible
que la simplicité que nous peignent ses yeux :
on ne voit rien de libre à l’égal d’un vrai zèle,
qui sans rien desirer s’élève à tire-d’aile
au-dessus de tous ces bas lieux.

Il faut donc pleinement s’abandonner soi-même,
s’arracher à tout ce qu’on aime,
pousser jusques au ciel des transports plus qu’humains,
et bien considérer quels sont les avantages
que l’auteur souverain a sur tous les ouvrages
qu’ont daigné façonner ses mains.

Sans ce détachement, sans cette haute extase,