Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/496

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que mon sort affermi ne change plus de face,
et que mon cœur enfin, plein de zèle et de foi,
ainsi que dans son centre ait son repos en toi.

Ah ! si jamais ce cœur pouvoit bien se défaire
des consolations que la terre suggère,
soit pour mieux faire place aux célestes faveurs
qui font naître ici-bas et croître les ferveurs,
soit par ce grand besoin qui réduit ma foiblesse
à la nécessité d’implorer ta tendresse,
puisque dans les malheurs où je me sens couler
il n’est aucun mortel qui puisse consoler,
alors certes, alors j’aurois pleine matière
d’espérer de ta grâce une abondance entière,
et de m’épanouir à ces charmes nouveaux
dont je verrois ta main adoucir mes travaux.

C’est de toi, mon Sauveur, c’est de toi, source vive,
que se répand sur moi tout le bien qui m’arrive.
Je ne suis qu’un néant bouffi de vanité,
je ne suis qu’inconstance et qu’imbécillité ;
et quand je me demande un titre légitime
d’où prendre quelque gloire, et chercher quelque estime,
je vois, pour tout appui de mes plus hauts efforts,