Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/517

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que ceux même qu’on nomme et qu’on croit de vrais anges
ne sont qu’infirmité.

Qui croirai-je que toi, vérité souveraine,
qui jamais n’es déçue et ne peux décevoir ?
Qui prendrai-je que toi dans cette course humaine
pour règle à mon devoir ?

L’homme est muable et foible, et ses discours frivoles
portent l’impression de son déréglement :
il se méprend et trompe ; et surtout en paroles
il s’échappe aisément.

Aussi ne doit-on pas donner prompte croyance
à tout ce qui d’abord semble la mériter,
et ce qu’il dit de vrai laisse à la défiance
de quoi s’inquiéter.

Tu m’avertis assez de ses lâches pratiques,
tu m’en instruis assez, Seigneur, quand tu me dis
qu’il faut que je m’en garde, et que nos domestiques
sont autant d’ennemis ;

Qu’il n’est pas sûr de croire à quiconque vient dire :
" Mon avis est le bon, l’infaillible est le mien ; "