Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/550

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tu me verras soudain rebrousser en arrière,
et sans pouvoir fournir cette sainte carrière,
gémir ainsi qu’auparavant.

Tu me verras, courbé sous ma propre impuissance,
de foiblesse et d’ennui tomber sur mes genoux,
me battre la poitrine, et montrer à grands coups
combien je souffre en ton absence.

Qu’ils étoient beaux ces jours où sur tous mes travaux
ta clarté répandoit ses vives étincelles,
où mon âme, à couvert sous l’ombre de tes ailes,
bravoit les plus rudes assauts !

Maintenant une autre heure aux souffrances m’expose ;
le moment est venu d’éprouver mon amour :
Père aimable, il est juste ; et je dois à mon tour
endurer pour toi quelque chose.

De toute éternité tu prévis ce moment
qui m’abat au dehors durant un temps qui passe,
pour me faire au dedans revivre dans ta grâce,