Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/552

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et n’examinent point quelle main les départ,
lorsque la tienne les envoie.

Seigneur, sans ton vouloir rien n’arrive ici-bas :
il fait la pauvreté comme il fait l’abondance ;
et les raisons de tout sont en ta providence,
que ce grand tout suit pas à pas.

Il est juste, il est bon qu’ainsi tu m’humilies,
pour m’apprendre à marcher sous tes enseignements,
et bannir de mon cœur les vains emportements
de mes orgueilleuses folies.

Il m’est avantageux que mon front soit couvert
d’une confusion qui vers toi me rappelle,
pour chercher mon refuge en ta main paternelle,
plutôt qu’en l’homme qui me perd.

J’en apprends à trembler sous l’abîme inscrutable
que présente à mes yeux ton profond jugement,
lorsque je vois ton bras frapper également
sur le juste et sur le coupable.

Bien que d’abord cet ordre ait de quoi m’étonner,
il est l’équité même et la même justice,
puisqu’il afflige l’un pour hâter son supplice,