Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/557

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que comme un abuseur qui séduit ce qu’il loue,
un infirme insolent qui d’un foible se joue,
un aveugle qui veut guider.

La louange mal due aussi bien n’est qu’un conte
que le peu de mérite en soi-même dédit,
et qui donne au dehors beaucoup moins de crédit
qu’au dedans il ne fait de honte.

Il faut donc s’en défendre à toute heure, en tous lieux,
puisqu’aucun après tout n’est ni grand ni louable,
si l’humble Saint François en peut être croyable,
qu’autant qu’il l’est devant tes yeux.


CHAPITRE LI.

qu’il faut nous appliquer aux actions extérieures et ravalées, quand nous ne pouvons nous élever aux plus hautes.


Lorsque tu sens, mon fils, ton âme inquiétée
de voir tes bons desirs lâchement rabattus,
apprends que la ferveur qu’allument les vertus
n’est pas toujours de ta portée.