Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/567

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Oh ! que l’homme à la mort porte de confiance,
quand il n’a dans le monde aucun attachement,
qu’il s’est dépris de tout, et que sa conscience
a su se faire un fort de ce retranchement !
Mais il n’est pas aisé, ni que l’esprit malade
rompe ainsi tous les fers dont il est arrêté,
ni que la chair se persuade
quels biens a de l’esprit l’entière liberté.

Il le faut toutefois, du moins si tu veux vivre
ainsi qu’un vrai dévot, avec ordre, avec soin ;
il te faut affranchir des assauts que te livre
tout ce qui te regarde ou de près ou de loin :
il est besoin surtout de vigilance extrême,
d’un cœur bien résolu, d’un courage affermi,
et de te garder de toi-même,
comme de ton plus grand et plus fier ennemi.

Tout le reste aisément avoùra sa défaite,
si tu sais de toi-même une fois triompher :
le combat est fini, la victoire est parfaite,
quand l’amour-propre fuit, ou se laisse étouffer.
Qui se dompte à ce point qu’il tient partout soumise