Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/572

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la grâce cherche aussi l’utile et le commode ;
mais la sainte ardeur qu’elle suit,
par une contraire méthode,
sans se considérer, embrasse à cœur ouvert
ce qui sert à plusieurs, et non ce qui lui sert.

L’une aime les honneurs où le monde l’appelle,
les reçoit avec joie, et court même au-devant :
l’autre m’en fait toujours un hommage fidèle,
et sur ceux qu’on lui rend son zèle s’élevant
me les réfère tous, sans en vouloir pour elle.

L’une craint les mépris et la confusion :
l’autre en bénit l’occasion,
et d’une allégresse infinie
au nom de Jésus-Christ souffre l’ignominie.

La molle oisiveté, le repos nonchalant,
pour la nature ont de douces amorces ;
mais la grâce, au contraire, est d’un esprit bouillant
qui veut faire sans cesse un essai de ses forces :
sa vie est toute d’action,
et ne peut subsister sans occupation.

Les nouveautés plaisent à la nature ;