Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/596

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Que si tu ne saurois sans trop de répugnance
endurer tant d’oppression,
si tu ne peux ouïr sans indignation
ce que la calomnie à ton opprobre avance,
rends-toi maître du moins de tous ces mouvements,
réprime la chaleur de leurs soulèvements,
de crainte qu’à les voir quelqu’un ne s’effarouche ;
et de quelque façon que tu sois méprisé,
prends garde qu’un seul mot ne sorte de ta bouche
dont puisse un esprit foible être scandalisé.

La tempête, bientôt cédant à la bonace,
n’aura plus ces éclats ardents,
et toute la douleur qu’elle excite au dedans
perdra son amertume au retour de ma grâce.
Je suis le Dieu vivant encor prêt à t’aider,
prêt à venger ta honte, et prêt à t’accorder
des consolations l’abondante lumière ;
mais pour en obtenir les nouvelles faveurs,
il faut remettre en moi ta confiance entière,
et prendre à m’invoquer de nouvelles ferveurs.

Montre-toi plus égal durant ce peu d’orage,
fais ton effort pour le braver,
et quelques grands malheurs qui puissent t’arriver,