Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/601

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partent d’un mouvement plus humain que divin.
C’est de moi seul qu’au ciel ils tiennent tous leur place :
je leur donne la gloire, et leur donnai la grâce ;
je connois leur mérite, et les ai prévenus
par un épanchement de trésors inconnus,
de bénédictions, de douceurs toujours prêtes
à redoubler leur force au milieu des tempêtes.

Je n’ai point attendu la naissance des temps
pour chérir mes élus, et les juger constants.
De toute éternité ma claire prescience
a su se faire jour dedans leur conscience ;
de toute éternité j’ai vu tout leur emploi,
et j’ai fait choix d’eux tous, et non pas eux de moi.

Ma grâce les appelle à mon céleste empire,
et ma miséricorde après moi les attire ;
ma main les a conduits par les tentations ;
je les ai remplis seul de consolations ;
je leur ai donné seul de la persévérance,
et seul j’ai couronné leur humble patience.

Ainsi je les connois du premier au dernier ;
ainsi j’ai pour eux tous un amour singulier ;