Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/602

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ainsi de ce qu’ils sont la louange m’est due ;
toute la gloire ainsi m’en doit être rendue ;
ainsi par-dessus tout doit être en eux béni,
par-dessus tout vanté mon amour infini,
qui pour montrer l’excès de sa magnificence,
les élève à ce point de gloire et de puissance,
et sans qu’aucun mérite en eux ait précédé,
les prédestine au rang que je leur ai gardé.

Qui méprise le moindre au plus grand fait outrage,
parce que de ma main l’un et l’autre est l’ouvrage :
on ôte à leur auteur tout ce qu’on ôte à l’un ;
on l’ôte à tout le reste, et l’opprobre est commun.
L’ardente charité qui ne fait d’eux qu’une âme
les unit tous entre eux par des liens de flamme :
tous n’ont qu’un sentiment et qu’une volonté ;
tous s’entr’aiment en un par cette charité.

Je dirai davantage : ils m’aiment plus qu’eux-mêmes ;
ravis au-dessus d’eux vers mes bontés suprêmes,
après avoir banni la propre affection,
ils s’abîment entiers dans ma dilection,
et de l’objet aimé possédants la présence,
ils trouvent leur repos dans cette jouissance.