Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/609

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Et quels maux à mon cœur font sentir leur puissance,
sinon alors que ton absence
me prive de ton cher soutien ?

La fortune avec ses largesses
à tous les mondains fait la loi ;
mais si la pauvreté jouit de tes caresses,
je la préfère à ces richesses
qui séparent l’homme de toi.

Le ciel même, quelque avantage
que sur la terre il puisse avoir,
me verroit mieux aimer cet exil, ce passage,
si tu m’y montrois ton visage,
que son paradis sans te voir.

C’est le seul aspect du grand maître
qui fait le bon ou mauvais sort :
tu mets le ciel partout où tu te fais paroître,
et les lieux où tu cesses d’être,
c’est là qu’est l’enfer et la mort.

Puisque c’est à toi que j’aspire,
qu’en toi seul est ce que je veux,
il faut bien qu’après toi je pleure, je soupire,
et que jusqu’à ce que j’expire,