Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/668

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l’offre de tout le bien que jamais j’ai pu faire,
quoique tout imparfait et de peu de valeur,
quoique ces actions soient en si petit nombre,
qu’à peine du vrai bien elles font voir une ombre
dont les informes traits n’ont aucune couleur.

Donne-leur ce qui manque à leur foible teinture ;
corrige, sanctifie, agrée, achève, épure ;
fais-les de jour en jour aller de mieux en mieux :
comble-les d’une grâce en vertus si fertile,
que cet homme chétif, paresseux, inutile,
trouve une heureuse fin qui le conduise aux cieux.

Je t’offre tous les vœux de ces dévotes âmes
qui ne conçoivent plus que de célestes flammes ;
de mes plus chers parents je t’offre les besoins,
ceux de tous les amis que tu m’as fait connoître,
des frères et des sœurs que m’a donnés le cloître,
et de tous ceux enfin qui méritent mes soins.

Pourrois-je oublier ceux dont le cœur charitable
à mes nécessités se montre favorable,
ou qui pour ton amour à d’autres font du bien ?
Pourrois-je oublier ceux dont les saints artifices