Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/675

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et peut-être à la fin t’en rendre plus indigne.
Romps le plus tôt que tu pourras
les chaînes de ces embarras
dont ta propre lenteur t’accable :
nourrir l’inquiétude apporte peu de fruit,
et l’on s’avance mal quand on refuit ma table
pour des empêchements que chaque jour produit.

Sais-tu que l’assoupissement
où te laisse plonger ta langueur insensible
t’achemine à grands pas à l’endurcissement,
et qu’à force de temps il devient invincible ?
Qu’il est de lâches, qu’il en est,
dont la tépidité s’y plaît
jusqu’à le rendre volontaire,
et dont la nonchalance aime à prendre aux cheveux
la moindre occasion d’éloigner un mystère
qui les obligeroit d’avoir mieux l’œil sur eux !

Oh ! que foible est leur charité !
Que leur dévotion est traînante et débile !
Et que ce zèle est faux dont l’imbécillité
à quitter un tel bien se trouve si facile !