Page:Corneille - Imitation de Jésus-Christ, édition 1862.djvu/72

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Par là tu peux juger à quels périls s’expose
Celui qui du savoir fait son unique but,
Et combien se méprend qui songe à quelque chose
Qu’à ce qui peut conduire au chemin du salut.

Le plus profond savoir n’assouvit point une âme ;
Mais une bonne vie a de quoi la calmer,
Et jette dans le cœur qu’un saint desir enflamme
La pleine confiance au Dieu qu’il doit aimer.

Au reste, plus tu sais, et plus a de lumière
Le jour qui se répand sur ton entendement,
Plus tu seras coupable à ton heure dernière,
si tu n’en as vécu d’autant plus saintement.

La vanité par là ne te doit point surprendre :
Le savoir t’est donné pour guide à moins faillir ;
Il te donne lui-même un plus grand compte à rendre,