Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 1.djvu/136

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8 AU LECTEUR.

ou après une confone, ou avant une confone. Entre deux voyelles elle paffe toufiours pour z, et après une confone elle aspire toufiours, et cette différence fe remarque en- tre les verbes compofez qui viennent de la mefme racine. On prononce prezumer, rezijier, mais on ne prononce pas conzumer, ny perzijter. Ces régies n'ont aucune ex- ception, et j'ay abandonné en ces rencontres le choix des caractères à Tlmprimeur, pour fe fervir du grand ou du petit, félon qu'ils le font le mieux accommodez avec les lettres qui les joignent. Mais je n'en ay pas fait de mefme, quand ly^eft avant une confone dans le milieu du mot, et je n'ay pu fouffrir que ces trois mots, rejie, tempejle, vous ejles, fuffent efcrits l'un comme l'autre, ayant des prononciations fi différentes. J'ay refervé la petite s pour celle où la fyllabe efl afpirée, la grande pour celle oii elle eft Amplement allongée, et l'ay fupprimée entière- ment au trolfiéme mot où elle ne fait point de fon, la marquant feulement par un accent fur la lettre qui la précède. J'ay donc fait ortographier ainfi les mots fui- vants et leurs femblables, peste, fimcsle, chaste, refiste, espoir ; tempe fte, hnjte, tejte ; vous êtes, il était, éblouir, écouter, épargner, arrêter. Ce dernier verbe ne laiffc pas d'avoir quelques temps dans fa conjugaifon, où il faulluy rendre Vf, parce qu'elle allonge la fyllabe ; comme à l'im- pératif arrefte, qui rime bien evec tejle ; mais à l'infinitif et en quelques autres où elle ne fait pas cet effet, il eft bon de la fupprimer et efcrire, j' arrêtais, fay arrêté, j'arréteray, nous arrêtons, etc.\

I. Ce projet a failli être oHicicllcment adopte. On trouve des ren- seignements à ce siijct dans les Observations de l'Académie française louchant l'orthographe, conservées au département des manuscrits de la Bibliothique impériale, dont j'ai donné l'analyse dans l'Ami de la rcli<jion du 3i mai 1860.

Ces Observations, rédigées par Mczcray, furent soumises en 1673

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