ACTE IV, SCÈNE VI. ^76
Et mon crime ne vient que d'être trop fidèle. i46o
Mais, Monsieur, le croit-on ?
CÉLIDAN.
N'en doute aucunement. Le bruit est qu'on t'apprête un rude châtiment.
LA NOURRICE.
Las ! que me dites-vous ?
CÉLIDAN.
Ta maîtresse en colère Jure que tes forfaits recevront leur salaire ; Surtout elle s'aigrit contre ta pâmoison. «465
Si tu veux éviter une infâme prison, N'attends pas son retour.
LA NOURRICE.
Où me vois-je réduite. Si mon salut dépend d'une soudaine fuite', Et mon esprit confus ne sait oîi l'adresser^?
CÉLIDAN.
J'ai pitié des malheurs qui te viennent presser : li?" Nourrice, fais chez moi, si tu veux, ta retraite^ ; Autant qu'en lieu du monde elle y sera secrète.
LA NOURRICE.
Oserois-je espérer que la compassion —
CÉLIDAN.
Je prends ton innocence en ma protection.
Va, ne perds point de temps : être ici davantage • 4?^
Ne pourroit à la fin tourner qu'à ton dommage.
Je te suivrai de l'œil, et ne dis encor rien,
Comme après je saurai m'employer pour ton bien :
Durant l'éloignement ta paix se pourra faire.
I . Var. Mon salut dépend donc d'une soudaine fuite. Et mon esprit confus ne peut où l'adresser ! (i634) a. C'est-à-dire ne sait de quel côté diriger ma fuite. 3. Var. Nourrice, j'ai chez moi, si tu veui, ta retraite. (i634)
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