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^86 LA VEUVE.

A rompu sa fortune, et chassé son amant,

Et tu vois aussitôt la tienne renversée,

Ta maîtresse par force en d'autres mains passée '. 1 680

Cependant Alcidon, que tu crois rappeler,

Toujours de plus en plus s'obstine à quereller.

PmLISTE.

Madame, c'est à vous que nous devons nous prendre

De tous les déplaisirs qu'il nous en faut attendre.

D'un si honteux affront le cuisant souvenir i685

Eteint toute autre ardeur que celle de punir.

Ainsi mon mauvais sort m'a bien ôté Clarice ;

Mais du reste accusez votre seule avarice.

Madame, nous perdons par votre aveuglement

Votre fils, un ami ; votre fille, un amant. «690

DORIS.

Otez ce nom d'amant : le fard de son langage

Ne m'empêcha jamais de voir dans son courage ;

Et nous étions tous deux semblables en ce point,

Que nous feignions d'aimer ce que nous n'aimions point.

PHILISTE.

Ce que vous n'aimiez point ! Jeune dissimulée"^, «695 Falloit-il donc souffrir d'en être cajolée ?

DORIS.

Il le falloit souffrir, ou vous désobliger.

PHILISTE.

Dites qu'il vous falloit un esprit moins léger ^.

I . Var, Ta maîtresse ravie et peut-être forcée.

Cependant Alcidon te querelle toujours,

Au lieu de renouer ses premières amours.

pnii,. Madame, c'est sur vous qu'en tombe le reproche :

Le moyen que jamais Alcidon en rapproche !

L'affront qu'il a reçu ne lui peut plus laisser

De souvenir de nous que pour nous offenser.

[Ainsi mon mauvais sort m'a bien ôté Clarice.] (1034-07) a. Var. Ce que vous n'aimiez point ! Petite écervelée. (i 634-57) 3. Var. Mais dis qu'il te falloit un esprit moins léger. (iG34-57)

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