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488 LA VEUVE.

SCÈNE VI. CHRYSANTE, CÉLIDAN, DORIS.

CHRTSANTE.

Son feu précipité Lui fait faire envers vous une incivilité' : Vous la pardonnerez à cette ardeur trop forte ' 7 ' ^

Qui sans vous dire adieu, vers son objet Temporte.

CÉLIDAN.

C'est comme doit agir un véritable amour :

Un feu moindre eût souffert quelque plus long séjour ;

Et nous Aoyons assez par cette expérience

Que le sien est égal à son impatience. 172°

Mais puisqu'ainsi le ciel rejoint ces deux amants,

Et que tout se dispose à vos contentements.

Pour m'avancer aux miens, oserois-je, Madame,

Offrir à tant d'appas un cœur qui n'est que flamme",

Un cœur sur qui ses yeux de tout temps absolus 1725

Ont imprimé des traits qui ne s'effacent plus ?

J'ai cru par le passé qu'une ardeur mutuelle

Unissoit les esprits et d'Alcidon et d'elle,

Et qu'en ce cavalier son désir arrêté

Prendroit tous autres vœux pour importunité. 17^0

Cette seule raison m'obligeant à me taire,

Je trahissois mon feu de peur de lui déplaire ;

Mais aujourd'hui qu'un autre en sa place reçu^

1. Var. Lui fait faire envers nous une incivilité : Excusez, s'il vous plaît, sa passion trop forte. (iCS.'i-Sy)

2. Var. OITrir à cette belle iin cœur qui n'est que flamme. (iGSi-Sy)

3. Var. Mais à présent qu'un autre en sa place reçu [Me fait voir clairement combien j'ctois déçu,] Et que ce malheureux l'a si peu conservée,

Mon âme, que ses yeux ont toujours captivée.

Dans le malheur d'autnii vient chercher son bonheur.

cnRTs. Votre offre avantageux nous fait beaucoup d'honneur. (iGS'i-ô^)

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