Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/108

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Aronte.

Si tu fais ce coup-là, que ton pouvoir est grand !
Viens, je te veux donner tout à l’heure un galand.

Le Mercier.

Voyez, monsieur ; j’en ai des plus beaux de la terre :
En voilà de Paris, d’Avignon, d’Angleterre.
Aronte, après avoir regardé une boîte de galands.
Tous vos rubans n’ont point d’assez vives couleurs.
Allons, Florice, allons, il en faut voir ailleurs.

La Lingère.

Ainsi, faute d’avoir de bonne marchandise,
Des hommes comme vous perdent leur chalandise.

Le Mercier.

Vous ne la perdez pas, vous, mais Dieu sait comment ;
Du moins, si je vends peu, je vends loyalement,
Et je n’attire point avec une promesse
De suivante qui m’aide à tromper sa maîtresse.

La Lingère.

Quand il faut dire tout, on s’entre-connaît bien ;
Chacun sait son métier, et… Mais je ne dis rien.

Le Mercier.

Vous ferez un grand coup si vous pouvez vous taire.

La Lingère.

Je ne réplique point à des gens en colère.



Fin du quatrième acte.