Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/119

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Hippolyte.

Cela ne se dit point à des hommes d’épée :
Vous exposer aux coups d’un duel hasardeux,
Ce serait le moyen de vous perdre tous deux.
Je vous veux, si je puis, conserver l’un et l’autre ;
Je chéris sa personne, et hais si peu la vôtre,
Qu’ayant perdu l’espoir de le voir mon époux,
Si ma mère y consent, Hippolyte est à vous.
Mais aussi jusque-là plaignez votre infortune.

Dorimant.

Permettez pour ce nom que je vous importune ;
Ne me refusez plus de me le déclarer :
Que je sache en quel temps j’aurai droit d’espérer,
Un mot me suffira pour me tirer de peine ;
Et lors j’étoufferai si bien toute ma haine,
Que vous me trouverez vous-même trop remis.


Scène VI

Pleirante, Lysandre, Célidée, Dorimant, Hippolyte.


Pleirante.

Souffrez, mon cavalier, que je vous rende amis.
Vous ne lui voulez pas quereller Célidée ?

Dorimant.

L’affaire, à cela près, peut être décidée.
Voici le seul objet de nos affections,
Et l’unique motif de nos dissensions.