Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/123

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Si vous avez gagné ses inclinations,
Soyez sûr du succès de vos affections ;
Mais je ne suis pas femme à forcer son courage ;
Je sais ce que la force est en un mariage.
Il me souvient encor de tous mes déplaisirs
Lorsqu’un premier hymen contraignit mes désirs ;
Et, sage à mes dépens, je veux bien qu’Hippolyte
Prenne ou laisse, à son choix, un homme de mérite.
Ainsi présumez tout de mon consentement,
Mais ne prétendez rien de mon commandement.

Dorimant, à Hippolyte.

Après un tel aveu serez-vous inhumaine ?

Hippolyte, à Chrysante.

Madame, un mot de vous me mettrait hors de peine.
Ce que vous remettez à mon choix d’accorder,
Vous feriez beaucoup mieux de me le commander.

Pleirante, à Chrysante.

Elle vous montre assez où son désir se porte.

Chrysante.

Puisqu’elle s’y résout, le reste ne m’importe.

Dorimant.

Ce favorable mot me rend le plus heureux
De tout ce que jamais on a vu d’amoureux.

Lysandre.

J’en sens croître la joie au milieu de mon âme,
Comme si de nouveau l’on acceptait ma flamme.

Hippolyte, à Lysandre.

Ferez-vous donc enfin quelque chose pour moi ?