Page:Corneille - Marty-Laveaux 1910 tome 2.djvu/70

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Qu’elle blesse les yeux de son esprit jaloux,
Et porte jusqu’au cœur d’inévitables coups.
Ce sera faire au vôtre un peu de violence ;
Mais tout le fruit consiste à feindre en sa présence.

Lysandre.

Hippolyte, en ce cas, serait fort à propos ;
Mais je crains qu’un ami n'en perdît le repos.
Dorimant, dont ses yeux ont charmé le courage,
Autant que Célidée en aurait de l’ombrage.

Aronte.

Vous verrez si soudain rallumer son amour,
Que la feinte n’est pas pour durer plus d’un jour ;
Et vous aurez après un sujet de risée
Des soupçons mal fondés de son âme abusée.

Lysandre.

Va trouver Célidée, et puis nous résoudrons,
En ces extrémités, quel avis nous prendrons.


Scène II

Aronte, Florice.


Aronte, seul.

Sans que pour l’apaiser je me rompe la tête,
Mon message est tout fait et sa réponse prête.
Bien loin que mon discours pût la persuader,
Elle n’aura jamais voulu me regarder.