Page:Corneille - Pulcherie, Luynes, 1673.djvu/72

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rentrer Aspar. Que faites-vous d'Irène ?
Quand l'épouserez-vous ? Ce mot vous fait-il peine ?
Vous ne répondez point ?

'ASPAR' — Non, madame, et je dois
Ce respect aux bontés que vous avez pour moi.
Qui se tait obéit.

'PULCHÉRIE' — J'aime assez qu'on s'explique.
Les silences de cour ont de la politique.
Sitôt que nous parlons, qui consent applaudit,
Et c'est en se taisant que l'on nous contredit.
Le temps m'éclaircira de ce que je soupçonne.
Cependant j'ai fait choix de l'époux qu'on m'ordonne.
Léon vous faisait peine, et j'ai dompté l'amour,
Pour vous donner un maître admiré dans la cour,
Adoré dans l'armée, et que de cet empire
Les plus fermes soutiens feraient gloire d'élire :
C'est Martian.

'ASPAR' — Tout vieil et tout cassé qu'il est !

'PULCHÉRIE' — Tout vieil et tout cassé, je l'épouse ; il me plaît.
J'ai mes raisons. Au reste, il a besoin d'un gendre
Qui partage avec lui les soins qu'il lui faut prendre,