INTRODUCTION 35
/loyer de don Diégue, il écrira : « La scène entière, les senti, ments, la descripliori douloureuse, mais, recherchée de l'étal où Chimène a trouvé son père est dans don Juan Diamante » Echo de Voltaire. La Harpe dira de même, sans admettre le doute : « Le Cid a ete traité d'abord par Diamante » » Oq trouvera cette erreur partout reproduite au xvme et au débu" du xix" siècle, notamment dans l'histoire littéraire de Si« ' niondi *,
C'est pourtant en 1823 qu'Angliviel de la Beaumelle, fils de I ennemi de Voltaire, signala le premier l'erreur jusqu'alors accréditée 3. Depuis, des travaux qui ne laissent place A aucune contestation* ont établi que Diamante était né en 1626 et qu'il n avait commencé à écrire pour le théâtre aue vers 1 âge de trente ans : or, il n'avait que dix ans quand 1*^ CtcJ^français triompha, et c'est le «d français qu'il imita, non le Cid espagnol, qu il semble n'avoir pas connu
Il est vrai qu'il rétablit a Burgos la scène du drame- il est vrai aussi qu'il tient à ne point sembler toujours le cooiste servile de Corneille. Ainsi, le liodrigue, as-tu du cœur ^ Uni bien abstrait a ce poôlc d'c.ù delà des Pyrénées: il l'a traduit mais 11 n a pu se résigner à sacrifier le traditionnel serre-' ment de main; seulement, ici, c'est Rodrigue qui, égaré par la douleur, mord jusqu au sang la main paternelle Qu'im- porte la façon dont tout cela se concilie ? Diamante veut être original, et il l'est à sa manière. Il l'est, par exemnie dans le IV» acte, où il met délibérément de'côtYce pTuvrè don Sanche emprunte à Corneille, mais non utilisé C'est Chimène elle-même qui, l'épée à la main, défend Rodrigue prisonnier et condamné à mort. Mais la condamnation a mort et la prison ne sont qu'une comédie dont toute la cour est complice et Chimène, ainsi trahie, doit céder. Pour ie reste, Corneil e est suivi pas à pas; Diamante n'est qu'un mé- diocre traducteur. Cost ainsi, remarque M. Vi-nier nue le premier acte de Corneille, qui doit à peine vingt 'vers à
de Di°am?nte '"°"^ ^"^ ^°"^' "^^"^ '"" maladroite imitation
Que reste-t-il donc de l'accusation étourdiment soulevée
par Vo taire? Un tait curieux, mais des plus honorables pour
t:orne,lle : l'imitateur de Castro a été fmité à son tour par
'.L^r^^ivfV^kTeeftrLSe.'''""^^""™"-* "" ^'^-'^--' Vidarl.
2. Histoire littéraire du midi de l'Europe t III
3. Chefs-d'œuvre du théâtre espagnol, Ladvocat/l823
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