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208 LE OïD

��D. PERNAND,

��Justes deux ! Ainsi donc un sujet téméraire

A. si peu de respect et de soin de me plaire!

{1 ollense don Diègue et méprise son roi!

Au milieu de ma cour il me donne la loi!

Ou il soiL brave guerrier, qu'il soit grand capitaine, 565

Je saurai bien rabattre une humeur si hautaine.

Fût-il la valeur même et le dieu des combats,

Il verra ce que c'est que de n'obéir pas.

Quoi qu'ait pu mériter une telle insolence,

Je l'ai voulu d'abord traiter sans violence: 570

Mais puisqu'il en abuse, allez dés aujourd'hui,

Soit qu'il résiste ou non, vous assurer de lui.

D. SANCHE. •

Peut-être un peu de temps le rendrait moins rebelle :

On l'a pris tout bouillant encor de sa querelle ;

Sire, dans la chaleur d'un premier mouvement, o75

Un cœur si généreux se rend malaisément.

Il voit bien qu'il a tort, mais une âme si haute

N'est pas sitôt réduite à confesser sa faute.

D. FKRNAND.

Don Sanche, taisez-vous, et soyez averti

Qu'on se rend criminel à prendre son parti. 580

D. SANCHE.

J'obéis, et me tais; mais de grâce encor, Sire- Deux mots en sa défense.

D. FEBNAND.

Et que pouvez-vous dire?

A voas les rapporter je ferai mon pouvoir. {Suivante, 480.) Faites votre pouvoir et nous ferons le nôtre. (Molière, Dépit amoureux,

1,2.) SM. Var. Je lai rabattrai bien cette bumear gi baaUine. (i637-S6.)

509. Var. Je sais trop comme ii faat dompter cette iiuolenee. (16>7-S6.)

572. Vou* assurer de lui, l'arrêter.

De tons les deax. Madame, il te faut assurer. (Racine, Athalit, II, 6.)

574. Suivant l'Académie, « on ne peut dire bouillant d'une querelle, comme oc ]it bouillant de colère. » Avec Voltaire, nous trouvons l'expression très éner- |:ique et très poétique.

577. Var. On voit bien qa'on a tort, mais ane âme si baate. (1637-48.)

580. A prendre, en prenant, lorsqu'on prend; voyez la note du ». 5. 582. £n a ici le sens de pour, — « Apres avoir dit : J'obéis et me taie, il um devait point continuer de parler, car m i>'ast pas se vouloir taire que de deoua*

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