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220 LE CID

poésie. — Rotrou s'est souvenu sans doute de cette belle scène dans Vehceslat 1647). Après le meurtre de l'Infant, son fiancé, Gassandre, vient demander ja** Uce au Toi :

«usgiWDBK, aiue pieds du roi.

GranH roi, de l'innocence anguste protecteur, Bes peines et des prix jaste dispensateur, Exemple de justice inviolable et pure, Mmirable à la race et présente et fntnre. Prince et pire à la fois, vengez-moi, vengez-voai, kvec votre pitié mêlez votre courroux, Et rendez aujourd'hui d'un juge inexorable Une marqne aux neveux à jamais mémorable.

VEI4CESLAS, la relevant.

Faites trêve. Madame, avecque les douleurs

Qui vous coupent la voix et font parler vos pleurs. (IV, 5.)

Cusandre commence un discours qui rappelle par endroits celui de Chimèae, du moins en ses traits subtils et déclamatoires. Elle montre au roi le fer encor* ftiint du sang de la victime :

CâSSAHDBE.

Ce fer qni, chaud encor, par an énorme crime A traversé d'amour la plus noble victime. L'ouvrage le plus pur que vous ayez formé. Et le plus digne cœnr dont vous fussiez aimé, Ce cœur enfin, ce sang, ce flls, cette victime, emandent par ma bouche un arrêt légitime...

VENCESLAS.

Madame, modérez vos sensibles regrets. Et laissez à mes soins nos communs intérêts; Mes ordres aajoard'tini feront voir une marque Et d'un juge éqnit ,ble et d'un digne monarque. . J'aurai soin de punir et non pas de venger.

(A Octave.)

Vous, conduisez Madame et la rendez chez elle.

Mais qui ne voit les difTérences, bien plus marquées que ces ressemblances de détail? Cassandre accuse un meurtrier qu'elle hait, et n'a pointa faire d'effori pour accomplir son devoir, lille n'a pas davantage à lutter contre un don Diègue. Seule et sincère, elle nous émeut moins que Chimène, qui doit se convaincre elle-même avant de convaincre le roi. L'intérêt est déplacé : il est tout entier dans cette situation terrible du roi qui doit punir un de ses tils pour venger l'autre, et du meurtrier, l'impétueux Ladislas, qui écoute, éperdu, le récit de Gassandre, apprend t)ute l'horreur de son crime, et s'offre spontanément à la mort. Ghiraène est très supérieure à Gassandre, mais Venceslas est plut héroïr** et tragique que dou Fernand.

��VIX DU SECOND ACTI.

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