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ETUDE

��SUR LES

��COMÉDIES DE CORNEILLE'

��LE CADRE. — l'actualité-

Né Noroiaud, c'est-à-dire malin, longtemps provincial ohsliaé, mais très curieux toujours de. ce qui se disait et se faisait à Paris, Corneille ne perdait pas une occasion d'attacher à ses comédies un intérêt plus actuel et \)\as vivant. Il voulait bien les écrire dans le silence de la maison ou de la campagne de Rouen, mais il ne voulait point qu'elles parussent trop visiblement en venir. 11 est peu de ses pièces qui n'aient pour décor et pour cadre, pour toile de fond, comme on dirait aujourd'hui, une rue, une place, un jardin, un coin quelconque de ce Paris où il revenait sans cesse avec une curiosité nouvelle, avec une émotion crois- sante, à mesure que croissaient ses triomphes, de ce Paris qui devait le conquérir enfin, pour le garder.

I. « L'imitation de la tragédie latine a produit Médée : l'imitation de la tra.?i- comédie espagnole, Clitandre; la comédie s'tssaye dans sii pièces dont JJélite est la première et la meilleure, .\ucune de ces pièces ne vaut les bons ouvrages de Lopc; mais, comparé à ce qui se lisait alors en France, c'était le meilleur dans le médiocre. Si le génie dramatique s'y entrevoit à peine, le grand écri- vain en vers se révèle déjà tout entier. Dans ces pièces froides, embrouillées, dont l'intritfue est plus subtile qu'ingénieuse, vrais logngriphes à la lecture, il y a une force de langue inconnue avant Corneille. » (Nisard, Histoire de la littérature française, III, p. 77). Nous avons essayé de compléter ce jugement, juste en soi, mais peut être trop absolu.

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