Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/300

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ACTE TROISIEME.

��SCENE I. MAXIME, EUPHORBE.

MAXIME.

Lui-même il m'a tout dit; leur flamme est muluollc;

Il adore ^Emilie, il est adoré d'elle ; 710

Mais, sans venger son père, il n'y peut aspirer,

Et c'est pour l'acquérir qu'il nous fait conspirer.

EUPHORBE.

Je ne m'étonne plus de cette violence

Dont il contraint Auguste à garder sa puissance;

La ligue se romprait, s'il s'en était démis, 715

Et tous vos conjurés deviendraient ses amis.

MAXIME.

Ils servent à l'envi la passion d'un homme

Qui n'agit que pour soi, feignant d'agir pour rtome;

Et moi, par un malheur qui n'eut Jamais d'égal, ^

Je pense servir Rome, et je sers mon rival! 720

EUPUOnDE.

Vous êtes son rival?

MAXIME.

Oui, j'aime sa maîtresse, Et l'ai caché toujours avec assez d'adresse ;

711. F, à elle, ne serait plus correct aujourd'hui, mais s'employait alors corn- ■lunément :

Pour ébranler mon cœnr. Est-ce trop de Camille ? K joignez-vons sa sœur 7 (fforace, n, ti.) Coi, oni, je te renvoie à l'aotenr des satires. — Je t'y renvoie aussi. {Femmes savantei, W., v.)

7H. Acquérir, avec un nom de personne pour régime, comme aux v. 56 et 770

714. Dotit, pour par laquelle, avec laquelle; voyez la note du v. 56.

715. S'il t'en était démis, si Auguste s'était démis de sa puissance. « On sa démet d'une charge, d'un emploi, d'une dignité, dit Voltaire ; mais on ne se démel pas d'une puissance. » — « Un roi, répond Palissot, peut abdiquer, et, par consé- quent, se démettre de sa puissance. » C'est l'expression même dont s'est servi Auguste au v. 380. Il faut avouer, d'ailleurs, qa'il n'est pas sufCsamment clair, et peut prêter à l'amphibologie.

717. Var. Ils servent, abusés, la passion d'un homme. (1613-50.) 722. « Ces vers de comédie, et cette manière froide d'exprimer qu'il est riva» de Cinna, ne contribuent pas peu ii l'avilissement de ce personnage. L'amour qui

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