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ACTE QUATRIÈME

SCÈNE PREMIÈRE. POLYEUCTE, CLÉON, trois autves gardes.

POLYEUCTE.

Gardes, que me veut-on?

CLÉON.

Pauline vous demande.

POLYEUCTE.

présence, ô combat que surtout j'appréhende!

Félix, dans la prison j'ai triomphé de toi,

J'ai ri de ta menace et t'ai vu sans effroi ;

Tu prends pour t'en venger de plus puissantes armes. 1085

Je craignais beaucoup moins tes bourreaux que ses larmes.

Seigneur, qui vois ici les périls que je cours, En ce pressant besoin redouble ton secours; Et toi qui, tout sortant encor de la victoire. Regardes mes travaux du séjour de la gloire, 1090

Cher JNéarque, pour vaincre an si fort ennemi, Prête du haut du ciel la main à ton ami !

Gardes, oseriez-vous me rendre un bon office? Non pour me dérober aux rigueurs du supplice: Ce n'est pas mon dessein qu'on me fasse évader; 1093

Mais, comme il sufflra de trois à me garder,

1089. Tout sortant, à peine sorti, sorti tout récemment. Voyez le v. 693. La victoire, c'est le martyre qui vient d'ouvrir les cioux à Néarque. 1093. Vous pouvez, comme lui, me rendre un bon office. {Bodogwie, 72.) A propos de ce ver?, Voltaire écrit : « Jamais ce mot familier ne doit entrer dans le style tragiqie. » C'est bien de la délicatesse. Le père Bouhours f;nt remarquer que, pour parler honnêtement à une personne d'autorité de qui on a besoin, il faut lui demander « un bon oflice » et non pas « un service ». (M. Marty-Laveaux.) Ce n'est pas le cas ici. Nous ajouterons qu'à bon office, employé dans Horace (IV. 2,) correspondait mauvais office dans la langue tragique du xvn° siècle.

109*. Var. Clcon. Nous n'osons plus, seignear, vous ren'Ire aucun service. Polyeucle. Je ne vous parie pas de me faire évader. (1643-1666.)

1096. A me garder, pour me garder. Voyez le v. 379.

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