Page:Corneille Théâtre Hémon tome2.djvu/522

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE CINQUIÈME

SCÈNE PREMIÈRE.

FÉLIX, ALBIN, CLÉON. FÉLIX.

Albin, as-lu bien vu la fourbe de Sévère? As-lu bien vu sa haine? et vois-tu nia misère?

ALBIN.

Je n'ai vu rien en lui qu'un rival généreux,

Et ne vois rien en vous qu'un p^-e rigoureux, 1450

FÉLIX.

Que tu discernes mal le cœur d'avec la minel

Dans l'âme il hait Félix et dédaigne Pauline;

Et, s'il l'aima jadis, il estime aujourd'hui

Les restes d'un rival trop indignes de lui.

Il parle en sa faveur, il rae prie, il menace, 1455

Et me perdra, dit-il, si je ne lui fais grâce;

1447. La fourbe, l'acte de fourberie, et, en général, la fourberie. En matière de fourbe, il est maître, il y pipe. (Menteur, III, 3.)

1448. Ma misère, mon malheur :

Gel, qui vois ma misère, et qai fais les henreax, (Veuve. 1B59.) ItBl. Var. Que tu le connais mal ! tout son fait n'est que mine. (16W-16B6.)

La mine, c'est l'apparence, l'extérieur, opposé au cœur , c'est-à-dire aux senti- ments réels et secrets de l'âme : « Ce n'est que leur mine et non pas leur dmê qui s'attendrit pour vous. » (Marivaux, Marianne, 3' partie.)

Garde-toi, tant que tu vivras.

De juger les gens snr la rpine. (La Fontaine, Fables.Yi, S.)

H.')2. Dans l'âme, au fond de l'âme ; voyez le v. 1221.

1454. Les restes d'un rival, en parlant d'une [lersonne qui a appartenu à ur autre homme, expression triviale, que Corneille ne dédaignait pas :

Kt j'aurai soutenu des revers bien funestes

Avant que je me daigne enrioliir du vos restes. {Toiton, SOlï. ^

�� �