Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/124

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ACTE TROISIÈME

��SCENE PREMIERE. CHARMION, ACHORÉE.

��Oui, tandis que le Roi va lui-même en personne

Jusqu'aux pieds de César prosterner sa couronne,

Cléopâtre s'enferme en son appartement,

Et, sans s'en émouvoir, attend son compliment.

Comment nommerez-vous une humeur si hautaine? 725

ACHORÉE.

Un orgueil noble et juste, et digne d'une reine Qui soutient avec cœur et magnanimité L'honneur de sa naissance et de sa dignité : Lui pourrai -je parler?

CHARMION.

Non ; mais elle m'envoie Savoir à cet abord ce qu'on a vu de joie; 73U

Ce qu'à ce beau présent César a témoigné ; S'il a paru content, ou s'il l'a dédaigné ;

720. Séduire, avec un nom de chose pour régime, se concilier :

Ce bras vainquear da inonstie et qui vous rend le joar Pourrait en ma faveur séduire votre amour. [Andromède, IIOS.)

722. « On ne prosterne point une rouronnc; on se prosterne, on dépose une couronne. » (Voltaire.) « Que voulait peindre Corneille? L'estrênie avilisse- ment d'un roi, et toute ;iutre expression que celle de prosterner sa couronne eût affaibli sa pensée. » (Palissot.) M. Littré observe que l'Académie ne donne à ce verbe que le sens réiléchi, mais que les meilleurs auteurs l'ont employé active- ment, comme les Latins employaient p'-osternere.

730. Sur ce nouveau récit que Cléopâtre envoie demander à Achorée, voyei VExamen de Pompée. — Sur abord, voyez la note du v. 214 et le v. 1639.

Y38. Vor. S'il en a rendu grâce ou s il l'a dédaigné. (1644-1666.)

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