Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/258

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Voilà traiter l’amour, Cliton, et comme il faut.


Cliton

À vous dire le vrai, je tombe de bien haut.
Mais parlons du festin : Urgande et Mélusine
N’ont jamais sur-le-champ mieux fourni leur cuisine ;
Vous allez au delà de leurs enchantements.
Vous seriez un grand maître à faire des romans,
Ayant si bien en main le festin et la guerre :
Vos gens en moins de rien courraient toute la terre,
Et ce serait pour vous des travaux fort légers
Que d’y mêler partout la pompe et les dangers ;
Ces hautes fictions vous sont bien naturelles.


Dorante

J’aime à braver ainsi les conteurs de nouvelles,
Et sitôt que j’en vois quelqu’un s’imaginer
Que ce qu’il veut m’apprendre a de quoi m’étonner,
Je le sers aussitôt d’un conte imaginaire
Qui l’étonne lui-même, et le force à se taire.
Si tu pouvais savoir quel plaisir on a lors
De leur faire rentrer leurs nouvelles au corps…


Cliton

Je le juge assez grand. Mais enfin ces pratiques
Vous peuvent engager en de fâcheux intriques.


Dorante

Nous nous en tirerons.