Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/272

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Toute une ville entière, avec pompe bâtie,
Semble d’un vieux fossé par miracle sortie,
Et nous fait présumer, à ses superbes toits,
Que tous ses habitants sont des dieux ou des rois.
Mais changeons de discours. Tu sais combien je t’aime ?


Dorante

Je chéris cet honneur bien plus que le jour même.

Géronte
Comme de mon hymen il n’est sorti que toi,
Et que je te vois prendre un périlleux emploi,
Où l’ardeur pour la gloire à tout oser convie
Et force à tout moment de négliger la vie,
Avant qu’aucun malheur te puisse être avenu,
Pour te faire marcher un peu plus retenu,
Je te veux marier.

Dorante, à part.
Ô ma chère Lucrèce !

Géronte
Je t’ai voulu choisir moi-même une maîtresse,
Honnête, belle, riche.


Dorante

Ah ! Pour la bien choisir,
Mon père, donnez-vous un peu plus de loisir.

Géronte
Je la connais assez. Clarice est belle et sage