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INTRODUCTIO^f 13

C'est un malbeur couvert, une sourde influence Que j'ai reçu du ciel avecque ma naissance'.

Se souvenant des lauriers suspendus autrefois à la « salade » de Pompée, elle déplore sa mort obscure. Que n'a-t-il péri plutôt

Couciié sur un monceau de hasardeux gendarmes ?

Elle appelle la mort à son aide, mais Cicéron lui défend de mourir; entre elle et lui s'engage un débat déjà tout corné- lien d'allure :

CICÉRON.

La mort vient assez tôt ; notre tour limité Ne doit, quoi qu'il envoie, être précipité.

CORNÉLIF.

Peut-on précipiter une journée heureuse?

ClCÉRON.

Quel heur attendez-vous dans une fosse ombreuse?

CORNÉUE.

De sortir d'un malheur qui, jour et nuit, m'étreinu

CICÉP.ON.

Un magnanime cœur des malheurs ne se plaint.

CORNÉLIE.

Un magnanime cœur ne peut vivre en servage.

ClCÉRON.

Nul humain accident ue dompte un grand courage.. ., Ma tiMe, gardez-vous d'irriter le grand Dieu Qui met dans notre corps, comme dans un fort lieu. Notre âme pour sa garde, ainsi qu'un sage prince Met trarnison aux forts qui bornent sa province. Or, comme il n'est loisible, au déçu de son roi, D'abandonner sa place, en lui faussant la foi. Il ne faut pas aussi que cette place on rende, Qu'on sorte de ce corps, si Dieu ne le commande. On Tirait offensant, lui qui veut bien qu'ainsi Qu'il nous prête la vie, il la retire aussi.

Par malheur, après ce fier dialogue, un chœur médiocre termine le second acte, aussi vide que le premier.

1. Compar«z à la scène ir de l'acte III.

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