Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/454

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tus RODOfJUNE.

ijïie sous lui son ardeur fut s mdain réveillée;

Ne sauvai.>-tu juger que si je nomme un roi,

»^'esi pour le c anmander et Ci mbattre (jour moi T

J'en ai le ctioix en main avec le droit d'aînesse, 495

Et puisqu'il en faut faire une aide à ma faiblesse,

Que la guerre sans lui ne peut se rallumer,

J'userai bien du droit que j'ai de le nommer.

Oti ne montera point au rang dont je dévale,

492. C'est-à-dire que sous Antiochus l'amour du peuple pour la cause royale se réveilla, après s'être affaibli sous la duminatiou éphém'.Te de Try- phon. Son ardenr prête à l'amphibologie; mais nous ne comprenons plus Vol- taire, quand il demande : « Qu'est-ce qu'une ardeur réveillée sous quelqu'un? » et nous comprenons moins encore M. Geruzez quand il dénature ainsi la ques- tion de Voltaire : « Qu'est-ce qu'ime ardeur réveillée sous le peuple? » Ainsi posée, la question n'a plus de sens : il s'agit évidemment du règne d'Antio- chus. A la veille de la Froudo, ces vers sur l'inconstance du peuple sont cu- rieux ; mais les rois ne furent pas seuls à l'éprouver : Condé, à qui llodcxjune est dédiée, vit le peuple de Paris fêter avec le même enthousiasme et son em- prisonuement et sa délivrance. Combien plus mobiles encore devaient être ces foules de l'Orient, habituées â ge courber sous un maître ! Il est vrai que, dans cet Orient, on connaissait mal peut-être les « champs de Mars » (car nous ne croyons pas que Ces mots soient une périphrase pour désigner les champs de bataille). Mais Corneille, si profondement qu'il pénètre dans le « génie dm nations mortes », reste un Romain, même en Asie.

494. Dans le Cosroès de Kotrou (II, i) Sira, couronnant son fils Mardesana, dit«u8si :

Je puis être encor reine, et régner en autrui.

Sir U tournure commnnier quelqu'un, que Voltaire blâme, voyez Agésilas, (I, i), Montesquieu, l.elties persanes, IX, et Voltaire lui-mênLe, Siècle de Louis XIV. (3 exemples cités par M. Littré); mais Voltaire a raison de condam- ner l'ensemble de lu construction; il faudrait : pour que je lui commande et qu'il combatte pour moi.

496. Voltaire écrit « un aide; » mais Corn ille prend quelquefois ce mot au féminin dans le sens de secours.

499- « Ce mot, dans le sens propre, est vieilli et populaire; cependant on peut le rajeunir par un emploi heureux, comme a fait Chateaubriand, ou par un emploi technique, comme Bonnet; mai>;, dans un sens figuré, comme chez Corneille, il est tout à fait hors (î'usa,'e. » (M. Littré.) Au propre, il était très usité au xviie siècle, surtout pour signifier descendre aux enfe"^ couime dan» eas v'>. d" Rotrou, pris un peu au hasard .

uons le séjour des morts sa belle âme Uéuit-

[Bi/pocondritigue.] Déjà privé du jour, dans l'Érèbe il dévale.

[Hercule moarant.)

Ca corps précipité jusqu'aux enfers dévale.

{.hercule mourant.)

.... Telle d'Orient tous les malins dévale L'épouse de lidion dans les bras de Céphale.

[Heureux naufrage.)

Avec M. Geruzez nous regrettons que dévaler ait disparu, abirs que d'aulres nuits, formés de même racine, ont subsisté. — Cette tournure point... qiu, condamnée par Vaugelas, est très familière à Corneille :

T«lU n'avez point ici <i'«<iDemi que TOus-mêm«.

(JWyaMM, T, 11«7.|

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