Page:Corneille Théâtre Hémon tome3.djvu/490

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RODOGUNE.

Ce beau feu vous aveugle aulant comme il vous brûle,
Et, tâchant d’avancer, son effort vous recule. *)80
Vous croyez que ce choix que l’un et l’autre attend
Pourra faire un heureux sans faire un mécontent;
E. aïoi, quelque vertu que votre cœur prépare,
Je craius d’eu faire deux si le mien se déclare ;
Non que de l’un et l’autre il dédaigne les voeux : d85
Je tiendrais à bonheur d’être à l’un de vous deux;

plus fréquente ni plus correcte. Quant a redoubler, Corneille l’emploie liidiffé- remmeLit comme verbe neutre et verbe réfléchi :

Votre gloire redouble à mépriser l'empire.

[Cùma, r. 474.)

De sa haine aux abois la fierté se redouble.

(Sophonisbe, v. 1799.)

M. Oerozes a dit : « L’obstination de Voltaire à voir des barbarismes toutes les fois qu’il rencontre la préposition d dans un sens qui l’étonné, et qui n’en est pas moins légitime, dégénère en manie. Corneille pouvait-il prévoir les scrupules des grammairiens qui l’ont suivi ? »

979. Autant comme se retrouve au v. 1511 de Hodogune :

Qu’il fasse autant pour soi eomma je tais pour lui.

[Polyeuett. III, lU.) Tous les rois oe sont rois qu’autant comme il vous plaît.

(JTicofBWe, m, II.)

« Cette locution a été condamnée par Vaugelas (llemarqttes, p. 242), et Cor- neille semble avoir eu la velléité de la faire disparaître; mais il est évident qu’il l’atfectionnait, qu’il la trouvait commode et qu’il n’a pu so résoudre à y renoncer, i (Lexique de Corneille.) Voyei la G’OmTnaire de M. Chassang (cours supérieur), p. 403.

980 « Aveuglrr et reculer sont deux figures qui ne peuvent aller ensemble. Toute métaphore doit finir comme elle a commencé » (Voltaire.) .V cette juste critique ajoutons que la construction n’est pas claire : il semble qu il faille lire : ton effort, lâchant d’avnncer. La construciion réelle est. non pas, comme il peut sembler aussi, .son effort rous recule alors qu’il lâche de vous fah-e avancer, miiis bien : iilori que vous tâchez d avance); c’est-.-i-dire, au sens moral, de faire un pas en avant pour atteindre le but, de faire dos progrès, de réussir :

Vous avancerez plus en m’Importonaut moins.

{Poli/eucte, III, iv.|

983. « Cela ne parait pas bien dit ; on ne prépare pas une vertu comrn* on prépare une réponse, un dessein, une action, uu discours, etc. » i Vol- taire.)

984. Le mien, mon cœur; Voltaire critique i bon droit cette construction v-mbrouillée : f On ne sait si c’est deux heureux ou deux mécontents. » Deuf se rapporte à mécontent, dernier mot exprimé.

986. Lm plus grands j tiendront Totre amour à bonheur.

(Polyeucle, V. 368.)

On me «roit son disciple, et je le tiens à gloire.

(Nicomide, v. .579.)

PouT%iai Voltaire v«ut-il proscrire ce lalinisme du style de < I;i bellao’.^

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