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ACTE IV, SCÈNE H. 165

��Si vous n'êtes ingrat à ce cœur qui vous ;iime, Ne me revoyez point qu'avec le diadème.

��SCENE II.

ANTIOGHUS.

Les plus doux de mes vœux enfin sont exaucés :

Tu viens de vaincre, amour; mais ce n'esi pas assez. 4 250

Si tu veux triompher en celte conjoncture,

Après avoir vaincu, fais vaincre la nature,

Et prête-lui pour nous ces tendres sentiments

Que ton ardeur inspire au cœur des vrais amants,

��im. fngral d, suivant Vollaire, « n'est pas français ». M. Marty-Laveaux ipontre i>ourtant que les pièces de Corneille et de Racine en lournissent do Duuibreu>: exemples, et que Voltaire lui-même s'ea est serri plus d'une fois :

Ingrat à tes bontés, ingrat à ton amour...

{Mort de César.]

M. Littré cite des exemples de Régnier et de Bossuet; M. Geruzez rappelle le vers à' Andromaque : (V, i) :

Muet à mes soupirs, tranquille à mes alarmes.

Il eût pu citer ces vers de Rértniee, plus probants encore :

Câs mêmes dignités Ont rendu Biieni d ingrate à vos bontés. |I, iii.|

Qu'on eût dit Voltaire, qui aime à s'écrier : « Ce n'est pas là Racine I »

li48. Si l'on en croyait Voltaire, ce vers ne serait pas plus irançaisque le précédent, qui l'est, d'ailleurs, tout à fait. M. Qerazez, moins tranchant, se contente d'écrire : « On dirait aujourd'liui : Ne me revoyez qu'avec. Ce n'est pas la faute de Corneille, si on a depuis proscrit cette forme plus énergique de négation qa'il emploie. > Vaugelas, le premier, l'a condamnée (Remarques, p. 405-6); mais ComeiD- «l'a jamais cru la condan?n3tion définitive :

L'oETenso une fois faite à ceux de notre rang Ne se sépare point que par de.s Ilots de sang.

iyicum\ie, v. 1228.)

1S54. En critiquant ce monologue, dont le ton est trop celui du madriga. ▼oltaire revient sur la scène précédente : « Pourquoi, se demande-t-il, R\, • drigue et Chimène parlent-ils si bien, et Antiochus et Rodoguno si mal? Ces" que l'amour de Chimène est véritablement tragique, et que celui de Rodognne et d'Antiochus ne l'est point du tout; c'est un amour froid dans un sujet ter- rible. » Il n'est pas tout à fait juste, nous l'avons vu, de dire que cet amour est froid, puisqu'il est on des grands ressorts du drame; mais il est vrai qu'il le semble parfois, ot qu'il est écrasé par un si redoutable voisinage. Quant à la comparaison entre le Cid et Rodogune, elle est i peu près impossible. Ni les

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