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ACTK IV, se -.NE IlU 169

Qui de nous deux, madame, eût osé s'en défendre, 4 295

Quand vous nous ordonniez à tous deux d'y prétendre?

Si sa beauté dès lors n'eut allumé nos feux,

Le devoir auprès d'elle eut attache nos vœux.

l.e désir de régner eût fait la même chose;

Et dans l'ordre des lois que la paix nous impose, 4300

Nous devions aspirer à sa possession

l'ar an)our, par devoir, nu par ambition.

Nous avons donc aimé, nous avons cru vous plaire;

Chacun de nous n'a craim que le bonheur d'un frère,

Et cette crainte enfin cédant à l'amitié, 430o

J'implore pour tous deux un moment de pitié.

Avons-nous dû prévoir cette haine cachée,

Que la foi des traités n'avait point arrachée?

0Ll':0PATRE .

Non, mais vous avez dû garder le souvenir

��1296. Y, à. elle .

Pour ébranler moD oosnr Est-ce peu de Camille? T ]oigaez-TOUs ma sœur

[Horace, II, ▼!,,

Oui, oui, je te reoToie à l'auteur des satires. — Je t'y renvoie aussi.

[Femtnes eavantet, III, r

« Il me semble qu'il n'est point du tout intéressant de savoir si Cléopâtre a fait naître elle-même l'amour des deux frères pourRodogune ; ce n'est pas là ce qui doit l'inquiéter : il doit trembler que Cléopâtre n'ait déjà fait assassiner Eodogune par quelque autre. Cette idée si naturelle ne se présente pas seule- ment a lui ; c'était la seule qui pût inspirer de ia terreur et de la pitié, et c'est Ut seule qui ne vienne pas dans la tôte d'Antiochus. Il s'amuse à dire inutile- ment que le» deux frères devaient aimer Rodogune; il veut le prouver en forme : il parle de ï'ordn. des lois. » Antiochus raisonne trop sans doute ; mais, rassuré sur le sort de Rodogune, sûr de son cœur, il plaide pour elle et lui. Le meilleur moyen de désarmer Cléopâtre lui paraît être de prouver, un peu trop dans les formes, il est vrai, qu'en aimant Rodogune il n'a pas cru désobéir à sa mère £a face d'elle, qu'on nous passe le mot, il rodoviput petit garçon:

Son génie étonné tremble devant le sien.

129Si. Eût allaché nos vœux :

L'hymen qui nous attache en une autre famille.

[Horace, r. 883.)

Quand vous voudrez tous deux attacher vos tendresses.

[Suréna, v. 3li7.|

Voltaire blâme cette acception d'allacner, pris au figuré ; et répète à ce propos l'élcrnel refrain : « Cela n'est pas français. »

Ki03 Ce doiu! marque trop la cuite d'un raisonnement trop rigoureux pou? émouvoir.

1308. « Ce verbe an-aclier exige aoe préposition et un substantif : on arrach» la haine du coeur. » (Voltairs.)

GOR.NEILLI. — RoJof» 10

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