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180 RODOGUNB.

SÉLEUCU8.

Considérer sa perte avec compassion, Ce n'est pas aspirer à sa possession.

CLEOPATRB.

Que la mort la ravisse ou qu'un rival l'emporte,

La douleur d'un amant est également forte;

Et tel qui se console après l'instant fatal Hio

Ne saurait voir son bien aux mains de «on rival t

Piqué jusques au vif, il tâche à le reprendre:

II fait de l'insensible, afin de mieux surprendre;

D'autant plus animé, que ce qu'il a perdu

Par rang ou par mérite à sa flamme était dû. 4 430

SÉLBUCCS.

Peut-être; mais enfin par quel amour de mère Pressez-vous tellement ma douleur contre un frère? Prenez-vous intérêt à^la faire éclater?

ClÉOPATRE .

J'en preniis à la connaître et la faire avorter ;

J'en prends à conserver malgré toi mon ouvrage 1455

Des jaloux attentats de ta secrète rage.

SÉLEUCDS.

Je le veux croire ainsi; mais quel autre intérêt

Nous fait tous deux aînés quand el comme il vous plaît?

Qui des deux vous doit croire, et par quelle justice

Faut-il que sur moi seul tombe tout le supplice, 1460

Et que du même amour dont nous sommes blessés

Il soit récompensé, quand vous m'en punissez?

1445. L'instant fatal est vague; nous préférons la variante : El tel qui le console après un coup fatal (1647-56).

1450. « Tout cela est très mal exprimé, et est d'un style familier et ba«. Unt choxe due par rang n'est pas français. » (Voltaire.) Sur piqué et tâcher à, voyez les notes des v. 231, 811, l'281. — Faire de l'insensible, pour faire l'in- sen:iUilc; les deux tournures étaient alors également usitées dans le sens de jouer un rôle; voyez le v. 669.

Ce serait à vos yeuz/atre la touverain*.

{iricomide, v. 760.)

Tanlât, eu le voyant, /eu /ait de l'efTrayée.

|Cid, T. 389.)

fai fiait du goareraln et j'ai trancha du brave.

I RoiROc, Venceslaa, IV, il.j

1451. Séteacos est i.i plus clairvoyant; nous avons déjà i'.;~,irqué que, s il est impétueux, il n'est pas aveugle; alors qu'Antiochus ai i;e à former les y. ux, il pénètre jusqu'au fond de l'âme si peu maternelle d',- OiéopÂtre, et la j' ge. Voir la dernière scène de l'acte II.

1461. Sur bief SCS, voyez la note du v. 18Ô6; ce mot se dit surtout, u fig ié, dti l'amouT ;

ie ■• lui cachais point combien j'étois Ketê'e.

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