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ACTE II, SCÈNE II 237

Le chasser avec gloire, et mêler doucement

Le prix de son mérite à mon ressentiment;

Mais, s'il ne m'obéit, ou s'il ose s'en plaindre,

Quoi qu'il ait fait pour moi, quoi que j'en voie à craindre, 460

Dussé-je voir par là tout l'Etat hasardé...

��11 vient.

SCÈNE IL PRUSIAS, NICOMÈDE, ARASPE.

PRUSIAS.

Vous voilà, Prince! et qui vous a mandé?

��La seule ambition de pouvoir en personne

Mettre à vos pieds, Seii.'neur, encore une couronne.

De jouir de l'honneur de vos embrassements, 465

Et d'être le témoin de vos contentements.

Après la Cappadoce heuieusement unie

Aux royaumes du Pont et de la Bithynie,

Je viens remercier et mon père et mon roi

D'avoir eu la bonté de s'y servir de moi, 470

D'avoir choisi mon bras pour une telle gloire,

Et fait tomber sur moi l'hoinieur de sa victoire.

��400. Var. Quoi qu'il ait fait pour moi, quoi que j'en ■loire craindie. (ICôl-fiO.)

461. TuiU l'Elut hasardé, tout l'Ktat mis en péril : hasard signiflait danger; hasiirdiT, c'était exposer au danger.

Tu vois I ien «les hasards, ils .«ont granrN, mais n'importe! Cinna n'est pas peiMu pour être hnsanlt'. (Cinna, 127.)

466. De vos contentements pour de votre contentement. Encore un de ces plu» riels abstraits qu'affectionnait Corneille.

467. Xar. La Cappadoce est votre et le trône d'.\rsace;

Vos onlres par ma main vous ont mis en sa place

Et je viens rendre grâce a mon père-, à mon roi. (lBol-56.)

Ap'ès la Cappadoce unie, latinisme familier à Corneille et préféré p.ir lui à la construction plus lourde après ^iw; « Après mon père mort... Après les Mores dé- faits. » [Cid, 1-208, 1523.)

471. « On ne choisit pas un bras pour une gloire. " (Voltaire.) — «L'expression nous parait juste pour remercier Prusias d'avoir choisi son bras pour les entre- prises glorieuses dans lesquelles il s'est signalé, et qui sont véritablement de la gloire auï yeux d'un poète. " (Palissot.)

472. « Le vainqueur ayant fait la guerre sous les auspices du roi, la victoire

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