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320 NIGOMÈDE

��Dites, pour châtiment de sa témérité, Qu'il lui faudrait du front tirer le diadème.

��Parmi les ^^énéreux il n'en va pas de même ;

Ils savent ouldier quand ils ont le dessus, 1C05

Et ne veulent que voir leurs ennemis confus.

ARSINOÉ.

Ainsi, qui peut vous croire aisément se contente.

LAODICK.

Le Ciel ne m'a pas fait l'àme plus violente.

ARSINOÉ.

Soulever des sujets contre leur souverain,

Leur mettre à tous le fer et la tlamme en la main, 1G70

Jusque dans le palais pousser leur insolence,

Vous appelez cela fort peu de violence?

��Nous nous entendons mal. Madame, et je le voi, Ce que je dis pour vous, vous l'expliquez pour moi.

Je suis hors de souci pour ce qui me regarde, 1G75

Et je viens vous chercher pour vous prendre en ma garde, Pour ne hasarder pas en vous la majesté Au manque de respect d'un grand peuple irrité.

1003. Var. Qu'elle méiile perdre et sceplre et iliartème (1651 56.)

Tirer de avait souvent un sens plus fort que retirer, ôter de, et avait l'énergie du verbe arracher. Dans Polyeucte[i~5]. Stratonice demande si ce fut Sévère qui battit les ennemis,

Qui leur tira, mourant, la victoire îles maiiis.

1G64. Généreux est ici pris substantivement; Corneille dit de même : « ces cruels généreux » {Horace, 798), ■< peu rie génon ui >> iCito'a, 479), .. perfide gé- néreux " [Héraclius, 1805). « de vr.iis généreux ■> f.Vo/..';r/)iii.'r, U27). On avait alors bien plus qu'aujourd'hui la libi-rte de transformer aiiisi les adjectifs en sub- stantifs, même en prose : « Pensant en faire un i/'hi'-iejjs, n'>.'f! forons-nous point un rebelle? » {Bosmet, Paiiégi/rirjiie de sa'ii: T'io nos de Caittorbéry.) Ce mot s'employait de la même manière au féminin, dit M. Godefroy. qui cite une idylle héroïque de Saint -Amant intitulée la Généreuse. Les ijénéreux {generosvs , suvivT,^), ce sont les « âmes bien nées ».

1670. En ma garde, sous ma garde. Corneille écrivait de même en saprotectioti, en peine, pour : sous sa protection, sous peine.

1677. Hasarder, exposer; voyez la note du v, 1231.

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